Le temps du passé de Lee Child

Rien ne peut arrêter Reacher

Le verbe To reach en anglais signifie atteindre, et s’il y en a bien un qui sait atteindre sa cible c’est lui, Jack Reacher, le héros de Lee Child. Après plus de vingt volumes l’auteur se décide enfin à explorer les origines de son héros.

Mais avant tout Reacher c’est qui ? Fils de Marines, rompu à une discipline militaire draconienne, il a été officier dans la police militaire avant de démissionner lorsque l’armée américaine se transforme en complexe industriel se fichant de la vie des hommes auxquels elle fait porter l’uniforme. Depuis il erre sur les routes des USA, vagabond moderne qui se contente de peu mais qui donne tout lorsqu’il se heurte à l’injustice et la malveillance.

Ces quelques lignes résument le concept de la saga Reacher. Chaque volume peut se lire de manière indépendante. L’atout majeur est bien sûr le personnage de Reacher, bloc de granit incassable à l’esprit analytique aussi affûté que la vision d’un aigle. Un savant équilibre entre Sherlock Holmes et Chuck Norris. Une saga qui assume pleinement son aspect série B.

Ce volume ne fait pas exception à la règle. Reacher débarque dans un patelin pas si tranquille et commence à mettre son nez là où personne ne veut qu’il le mette. Parallèlement on va suivre les mésaventures d’un jeune couple de canadiens qui vont faire un choix qui va s’avérer funeste.

Si la partie concernant Patty et Shorty se révèle très vite prévisible, elle a le mérite d’offrir un final explosif où l’auteur démontre son talent pour le récit de combat nerveux. L’intrigue concernant Reacher et les secrets de sa famille se révèle éparse et moins passionnante. Comme si l’auteur regrettait, après coup, d’avoir entraîné son personnage dans cette voie. Car, pour le bien de la saga, Reacher se doit de rester cet homme sans attache, sans passé ni avenir.

Pour compenser l’auteur confronte son personnage à quelques bouseux vindicatifs autour d’une vague question d’expansion illégale d’une pommeraie et d’agression sexuelle. On est loin des complots que l’auteur se plaisait à démanteler dans les tomes précédents.

Un volume un peu en deçà de ce que l’auteur avait l’habitude de proposer et qui accentue un essoufflement de la saga qui se fait sentir depuis quelques tomes. Le final épique ne suffit pas à rattraper l’ensemble, un brin mollasson.

Résumé :  au bord d’une route, le pouce levé, Jack Reacher a la ferme intention de traverser les États-Unis en stop. Mais dans les bois de la Nouvelle-Angleterre, un panneau lui indique une ville au nom familier : Laconia, où son père est né. Il décide de faire le détour et découvre qu’aucun Reacher n’y a jamais vécu. Lui a-t-on menti ?
Non loin de là, un couple de jeunes Canadiens tombe en panne et échoue dans un motel. Les propriétaires promettent de les aider à repartir. Mais ces derniers disent-ils toute la vérité ?
Les chemins de tous ces personnages vont se croiser dans de terribles circonstances, car la mort rôde dans les parages… et Reacher, fidèle à lui-même, va devoir s’en mêler

Éditeur ‎Calmann-Lévy (21 septembre 2022)
Langue ‎Français
Broché ‎432 pages
ISBN-10 ‎2702180019
ISBN-13 ‎978-2702180013

Rendez-vous au paradis de Heine Bakkeid, au pays des invraisemblances

Dans l’enfer de l’addiction

Ce polar norvégien, qui s’inscrit dans la tradition du page-turner, met en scène le personnage d’enquêteur le plus amoral que j’ai eu l’occasion de lire, et donc le plus plaisant à suivre au cours de la lecture. Pourtant il contient également nombre d’éléments que je ne souhaite plus retrouver dans mes lectures.

Durant ce polar dense mais dont les pages se tournent toutes seules vous serez invité à suivre Thorkild doit sa mission de la dernière chance. Il est en effet sommé par son psy d’accompagner la célèbre auteure de polar Milla Lind dans ses recherches pour son prochain ouvrage pour lequel elle a décidé d’enquêter sur la disparition de deux adolescentes. Rapidement Thorkild va se rendre compte qu’on lui cache des éléments, la mission s’avère plus compliquée que prévu.

Commençons par la grande réussite de cet ouvrage, le personnage de Thorkild Aske. Cet ancien policier est au fond du trou, mais le genre de trou que l’on a continué à creuser après avoir chuté au fond du gouffre. Il a franchi la ligne rouge depuis tellement longtemps qu’il ne la voit même plus. L’auteur a peaufiné son personnage jusqu’à faire de lui un être ravagé par ses démons, hanté par ses erreurs passées, en décalage complet avec les attentes de son entourage et capable de tout pour obtenir sa dose d’anti-douleur auxquels il est devenu accro. Un personnage tout en nuances de gris, amoral et cynique mais épris de justice pour les innocents, empêtré dans la haine qu’il se voue à lui-même mais sauvé par l’amour inconditionnel que lui vouent ses proches, doté d’un esprit acéré qui lui permet d’avoir une vision douce-amère sur sa situation. Ce personnage est une grande réussite.

Malheureusement son charisme a tendance à phagociter les autres personnages qui pâtissent de son ombre corrosive et son verbe incisif. Au mieux ils sont transparents, comme ce brave Iver, au pire ils sont insupportables de clichés comme cette pauvre Milla qui ne sait pas faire grand-chose d’autres que sangloter sans pouvoir finir ses phrases ou écarter les jambes. Elle sera d’ailleurs complètement écartée du final, n’aura même pas droit à une ligne de dialogue. Un personnage consternant, à l’utilité toute relative et pour lequel il est difficile de ressentir la moindre empathie tellement son portrait est maladroitement dressé. À moins que ce portrait à la limite du sexisme ne soit volontaire de la part de l’auteur, si c’est le cas c’est dommage.

Les seuls personnages qui parviennent à briller sont Ulf, le psychiatre de Thorkild et Gunnar son ancien patron à la police. Encore faut-il noter qu’ils ne brillent qu’en présence de ce cher Thorkild, qui est de tous les chapitres. La relation faite d’amour et de haine qui lie Gunnar et Thorkild donne lieu à des dialogues savoureux mais également à des passages perclus d’invraisemblances qui m’ont fait lever les yeux au ciel.

Deux passages m’ont véritablement exclu du récit. Difficile d’en parler dans la chronique sans révéler des éléments cruciaux de l’intrigue. Je me contenterais juste de vous signifier que l’auteur a cru bon d’utiliser le bon vieux cliché de l’escapade en milieu reculé sans aucune préparation, ni armes, ni moyen de communication pour instaurer une certaine tension vers la fin du récit. Un périple qui va bien évidemment se retourner contre nos deux compères, qui sont censés pourtant être aguerris et méfiants mais qui vont se jeter gentiment dans la gueule du loup. Un ressort scénaristique usé jusqu’à la corde que je ne veux plus retrouver dans mes lectures.

Ajoutons à ces déceptions que l’auteur a tenu à insérer des chapitres flashback focalisé sur les deux fugueuses. Des chapitres trop courts pour que ces deux personnages endossent une réelle personnalité. En l’état ces passages tiennent plus lieu d’interlude de remplissage que de réel apport narratif. Là encore c’est un cliché récurrent dans la littérature policière que je ne veux plus voir.

Une criante déception que ce rendez-vous au paradis au final. J’ai lu le livre à un rythme si effréné que j’ai dû louper une ou deux incohérences dans l’intrigue mais c’est le principe des page-turner, on les dévore sans même sans rendre compte. J’ajouterais pour conclure que ce n’est pas avec ce polar que vous voyagerez en Norvège mais ce n’est pas le but du récit qui est centré sur le parcours chaotique du personnage principal au détriment de tout le reste.

  • Éditeur : Les Arènes (12 mai 2021)
  • Langue : Français
  • Broché : 544 pages
  • ISBN-13 : 979-1037502957
  • Poids de l’article : 685 g
  • Dimensions : 15.8 x 3.1 x 22.2 cm

AGATHE PORTAIL : L’entretien (L’année du gel)

Salut à tous !
Interview de l’auteur Agathe Portail pour son livre : L’année du gel qui sort le 08 janvier 2020 au chez Calmann-Lévy TerritoiresAchat du livre : https://amzn.to/301xp26
S’abonner pour ne rien rater : http://www.youtube.com/c/CultureVSNews
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Retrouvez Agathe Portail
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Test DVD : Riverdale Saison 1 (23 Aout 2017) avec K.J. Apa, Lili Reinhart

Sous ses airs de petite ville tranquille, Riverdale cache en réalité de sombres secrets. Alors qu’une nouvelle année scolaire débute, le jeune Archie Andrews et ses amis Betty, Jughead, et Kevin voient leur quotidien bouleversé par la mort mystérieuse de Jason Blossom, un de leurs camarades de lycée. Alors que les secrets des uns et des autres menacent de remonter à la surface, et que la belle Veronica, fraîchement débarquée de New York, fait une arrivée remarquée en ville, plus rien ne sera jamais comme avant à Riverdale…

Chronique série : Riverdale est une très bonne série, à partir du moment où vous ne la comparez pas avec le Comics. L’intrigue  simple c’est évident mais très intéressante, car tout au long de la série, tous les éléments et événements se forment à partir de cette intrigue; on ne demande non plus une intrigue trop compliquée qui serait de toute façon plus ennuyeuse qu’autre chose car il faudrait pouvoir suivre. C’est une série Drama adolescente classique, rien de plus, rien de moins et on ne s’ennuie que rarement, car les éléments s’enchaînent et ont du sens donc on suit l’histoire sans grands efforts mais tout en gardant l’œil attiré vers l’écran. Riverdale est une série très complète qui joue surtout avec nos nerfs parce que malgré le fait que l’on pense qu’elle est prévisible elle arrive toujours à nous surprendre. Agrémentée de musiques entraînantes et les rebondissements sont très nombreux et parfois tellement inattendu que l’on se retrouve totalement halluciné et au final grâce à son casting efficace, son scénario bien ficelé et surtout bien orchestré et une photo magnifique ! Il y à un côté rétro des personnages et de la ville mais également les couleurs rendues qui sont absolument magnifiques. En effet, la lumière mais aussi les couleurs sont très bien mises en avant et sont importantes pour appuyer justement certains passages.  De très bons épisodes avec une fin qui nous laisse un certain suspens quant à l’avenir de l’un des personnages.

Note : 8,5/10

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Test DVD :

Image : L’image  est agréable, bien définie dans l’ensemble, avec des couleurs naturelles, soigneusement étalonnées. Une légère brume apparaît dans certains contrejours : voulu ou non, cet artifice s’accorde à l’ambiance mystérieuse de la série.

Son : Le son Dolby Digital 5.1 de la version originale, avec une bonne dynamique et une large bande passante, ne sollicite que discrètement les voies surround pour l’ambiance, mais donne une bonne présence à la musique qui occupe une place non négligeable dans la série, tout en restituant clairement les dialogues.

 

Bonus : En supplément, des scènes coupées (16’), puis Retour à la normale (8’) où le créateur Roberto Aguirre-Scasa se souvient de son attirance, dans les années 70 et 80, pour la collection de bandes dessinées Archie Comics et leurs personnages, les lycéens de Riverdale. C’est sur une suggestion de Greg Berlanti que l’adaptation fut délibérément rendue plus sombre que la source qui l’a inspirée pour donner à la série une ambiance de film noir. Deux clips vidéo, extraits de la série, I Got You (1’) et Every Moment I Remember (2’), deux chansons interprétées par Archie, accompagné par le trio Josie and the Pussycats et un bêtisier (5’).

Riverdale au Comic-Con 2016 (8’) rassemble, face aux fans de la série, Roberto Aguirre-Scasa, le PDG d’Archie Comics, Jon Goldwater, la productrice Sarah Schechter et les acteur K.J. Apa, Camila Mendes, Lili Reinhart, Luke Perry, Madelaine Petsch, Cole Sprouse et Ashleigh Murray. Roberto Aguirre-Scasa rappelle que son premier pas fut de chercher l’appui de Greg Berlanti avec l’intention de faire de Riverdale une sorte de Twin Peaks pour adolescents. Le casting s’est étalé sur six mois.

Riverdale, le péché ultime (9’) : le créateur Roberto Aguirre-Scasa et le scénariste Michel Grassi exposent le thème, celui du passage à l’âge adulte. Mais c’est la découverte, dès le pilote, du meurtre d’un lycéen qui va différencier la série des nombreuses autres impliquant des adolescents. Si le meurtrier est découvert à l’épisode 12, l’épisode 13 permet d’exposer les répercussions de cette découverte sur les personnages qui serviront de matériau pour le démarrage de la saison 2.

 

  • Acteurs : K.J. Apa, Lili Reinhart, Camila Mendes, Cole Sprouse, Marisol Nichols
  • Réalisateurs : Lee Toland Krieger, Mark Piznarski, Jesse Warn, Steven A. Adelson, Allison Anders
  • Format : PAL
  • Audio : Anglais (Dolby Digital 5.1), Français (Dolby Digital 2.0), Castillan (Dolby Digital 2.0)
  • Sous-titres : Castillan, Danois, Néerlandais, Norvégien, Suédois, Français, Finnois
  • Sous-titres pour sourds et malentendants : Anglais
  • Région : Région 2
  • Rapport de forme : 1.78:1
  • Nombre de disques : 3
  • Studio : Warner Bros.
  • Date de sortie du DVD : 23 août 2017
  • Durée : 520 minutes

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Inséparables (24 avril 2017) de Elie Darco

Ballottés au gré des affectations successives de leurs parents militaires, Alec et sa soeur Beryl sont un peu livrés à eux-mêmes. Complices et inséparables, ils aiment repousser leurs limites et tenter des expériences dangereuses, quitte à enfreindre les règles de la société sécuritaire dans laquelle ils vivent. Et quand la famille échoue dans une petite ville perdue au milieu de la forêt, à des kilomètres des tripots clandestins, des salles d’arcade et de toute animation, l’ennui les gagne…

Chronique : Elie Darco nous propose avec Inséparables, une lecture à destination des jeunes lecteurs . C’est un roman qui va d’ailleurs les enchanter! On retrouve tous les ingrédients qui font une excellente intrigue. Des personnages principaux attachants, une atmosphère angoissante, des adultes très étranges et un mystérieux meurtre. Difficile alors de ne pas dévorer ce roman! Elie Darco ne situe pas exactement son intrigue et laisse volontairement les pistes brouillées. Elle décrit une petite ville paumée, grise et sombre, sous la pluie. A Morran tout le monde se connaît. La forêt entoure la ville et la coupe un peu du monde. On comprend aussi que le monde dans lequel Alec et Beryl vivent n’est pas vraiment le nôtre . L’énergie est économisée. On n’écrit plus sur du papier mais sur des tablettes. L’eau, l’essence sont rationnées. Bref, cela ajoute un sentiment d’oppression. L’atmosphère pesante et mystérieuse de la ville de Morran ajoute du suspens au roman. Les personnages vont de découverte en découverte. Palpitant et bien écrit, on nous propose une intrigue bien construite, des personnages attachants, et une plume vive et dynamique que l’on découvre avec beaucoup de plaisir.

Note : 9/10

  • Broché: 288 pages
  • Editeur : MAGNARD (24 avril 2017)
  • Collection : M les romans

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Body (15 juin 2017) de Harry Crews

«Elle s’appelait Shereel Dupont, ce qui n’était pas son vrai nom. Trois mois qu’elle n’avait pas eu ses règles, mais elle n’était pas enceinte. Non, c’était mieux et pire que ça. C’était la faute au bodybuilding…» La faute aux protéines en poudre, aux régimes sans eau et aux développés-couchés sous une barre chargée de fonte. Le concours pour être Miss Cosmos se gagne dans le moindre détail. Russell Morgan, lui-même retiré des compétitions, ne laissera personne leur dérober le titre. Personne ne doit voir sa protégée. Ni le fiancé revenu du Vietnam, ni sa famille de ploucs complètement cinglée, encore moins les concurrents. Il n’y a pas de pitié. Juste le sacre et la beauté des corps. Juste ces cinq cents terribles grammes en trop pour être couronnée…

Chronique : Shereel Dupont concourt pour le titre de Miss Univers sous le regard et les conseils draconiens de son entraîneur Russell Morgan. Mais Shereel n’est qu’un pseudonyme, elle est et reste aux yeux des siens avant tout Dorothy Turnipseed, débarquée de sa cambrousse de Georgie. Et ce passé va justement resurgir quand, à quelques jours de la finale, toute la famille vient s’installer dans l’hôtel où se déroulera la compétition. Un fameux « troupeau » de péquenots, risibles mais également dangereux.
Un roman brossant le portrait d’une belle brochette d’allumés, réflexion sur l’apparence, sur les liens familiaux et la difficulté de communiquer.
Le monde du culturisme est sans pitié, fondé uniquement sur le regard, dans lequel les participants ne sont que des masses de chair à sculpter. Et l’auteur met bien en parallèle ce façonnement des corps avec les flots de graisses de la mère et de la soeur obèses de Shereel.
Crews peint magnifiquement ces deux groupes de personnages, des quasi freaks dont on se demande qui sont les plus « normaux ».
Très vite le rire devient jaune et l’émotion nous gagne jusqu’au final bouleversant.

Note : 8,5/10

 

  • Broché: 320 pages
  • Editeur : Folio (15 juin 2017)
  • Collection : Folio Policier

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Le faucon va mourir (15 juin 2017) de Harry Crews

Tout le monde en a après George Gattling. Entre les employés simples d’esprit de son garage automobile, sa maîtresse, Betty, une étudiante apathique aux mœurs légères, sa sœur Precious et les quiz ineptes qu’elle lui inflige à tout bout de champ, et Fred, le fils de cette dernière, attardé mental sérieusement porté sur la bouteille, George étouffe. Sa nouvelle passion devient sa seule échappatoire : l’apprentissage de la fauconnerie. Après quelques tentatives d’affaitage ratées, il capture un nouveau rapace et entame sa périlleuse domestication. Quand son neveu meurt soudain dans un curieux accident, George perd pied. Le faucon devient son seul compagnon. Et ce compagnon n’attend qu’une chose : l’occasion de tuer.

Chronique : George Gatling, quarantenaire d’apparence apaisée, patron d’une petite entreprise de rénovation d’habitacles d’automobiles. Célibataire, il vit avec sa soeur malchanceuse, larguée par son mari après qu’elle a mis au monde un enfant attardé (Fred) qui vit avec le couple et que George élève comme le fils qu’il n’a jamais eu. A côté de ça, George a une lubie : il s’est mis en tête de devenir fauconnier, de réussir l’affaitage des rapaces en suivant les instructions que d’illustres prédécesseurs européens ont laissé sous forme de traité plusieurs siècles plus tôt.
L’événement déclencheur de tous les autres est la mort accidentelle de Fred, qui survient dès le début du roman. On ne peut s’empêcher de s’interroger sur les desseins de l’auteur alors qu’il nous prive d’un aussi fascinant personnage. Crews a bien monté son coup : l’étrange Fred hantera le reste de l’ouvrage, sa disparition brutale catalysant les émotions de la communauté familiale. Finalement, la vie de Fred aura ouvert une parenthèse dans celle des protagonistes, sa mort provoquant un nouveau départ pour la plupart d’entre eux. Tout en réussissant son projet de dressage, George connaîtra peut-être, enfin, l’amour d’une femme.
Même si les émotions à fleur de peau peinent à contenir la violence latente, les êtres vraiment pathologiques sont absents. On trouve comme à l’habitude un personnage de contraste extrême, Fred, doté à la fois d’un physique parfait, d’un esprit insaisissable et d’une parole égrainée avec la plus grande économie. n roman d’une grande humanité, même s’il semble dépourvu de ligne directrice.

Note : 9/10

 

  • Poche: 288 pages
  • Editeur : Folio (15 juin 2017)
  • Collection : Folio Policier

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Et ils oublieront la colère (11 mai 2017) de Elsa Marpeau

Été 1944. Une femme court dans la campagne icaunaise. Elle cherche à échapper à la foule qui veut la tondre.
Été 2015. Un homme a été tué près d’un lac. La gendarme chargée de l’enquête soupçonne que son meurtre est lié à une tonte, qui a eu lieu soixante-dix ans plus tôt.
Entre aujourd’hui et hier, les destins s’entremêlent mais les protagonistes ne s’en souviennent plus – ils ont oublié la colère, les jours de liesse et la cruauté des vaincus contre ceux de leur camp, lors de la Libération. L’enquête va exhumer ce passé dont plus personne ne veut se rappeler.

Chronique :   Dans le Gatinais,à quelques kilomètres de Sens en 2015 nous sommes dans un univers campagnard modeste,attaché à leur terre depuis des générations,des chasseurs,viandards aussi. Le meurtre de leur voisin un professeur d’Histoire obsédé par une période ancienne de la fin de l’occupation,l’enquête est menée par la Capitaine de Gendarmerie Garance Calderon.
Tous les personnages ont un passé douloureux,de l’enquêtrice à son supérieur.
Trop je trouve,l’auteure ne dérogeant pas à la règle qui fait que dans les polars d’aujourd’hui les « flics  » ont toujours des problèmes.
Ce livre est centré sur les violences faites aux femmes lors des conflits! Il y a 70 ans,42000 femmes tondues,violées pour beaucoup à la Libération,livrées à la vindicte populaire.C’est loin mais… C’est aussi l’histoire des hontes et des vengeances du corps social qui se répètent, de l’injustice. Alternant passé et présent, l’auteur nous implique totalement dans ses recherches jusqu’au dénouement final qu’on était loin d’imaginer. Un très bon roman noir comme on les aime.

Note : 9/10

  • Poche: 304 pages
  • Editeur : Folio (11 mai 2017)
  • Collection : Folio Policier

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Noir comme la mer (10 mai 2017) de Mary Higgins Clark

La croisière promettait d’être sublime. Mais peu après avoir levé l’ancre, le luxueux Queen Charlotte est le théâtre d’un mystérieux assassinat : celui de lady Em, une riche octogénaire. Et son inestimable collier d’émeraudes, censé avoir appartenu à Cléopâtre, a disparu… Le coupable est à bord, sans aucun doute. Mais qui est-ce ? Son assistante apparemment dévouée ? Le jeune avocat qui voulait persuader lady Em de rendre le collier à l’Egypte, son propriétaire légitime ? Ou Célia Kilbride, l’experte en pierres précieuses qui s’était liée avec la vieille dame ? La liste des suspects s’allonge au fur et à mesure que le Queen Charlotte fend les flots et que la croisière tourne au drame. Préparez-vous à embarquer avec une Mary Higgins Clark toujours aussi surprenante dans le rôle du commandant de bord pour une croisière dont vous ne reviendrez… peut-être pas.

Chronique : Voici le nouveau Mary Higgins Clark qui arrive pour l’été avec des personnages bien développés et intrigants. Il s’agit dans ce nouveau roman d’un mystère «confortable» et bien mené. Pas un grand livre mais fort agréable et prenant.
Certes, il a un peu de répétition dans des endroits, et il y a eu quelques incidents qui mettent en doute la crédibilité du récit mais au fur et à mesure que l’histoire progresse plus il rappelle un roman dans le style d’Agatha Chrisie.
La plupart des chapitres se concentrent sur les détails des passagers spécifiques; Ted Cavanaugh, par exemple, veut convaincre les personnes âgées Lady Em de renvoyer son célèbre collier en émeraude Cleopatra en Egypte au lieu du Smithsonian, comme elle le prévoit. Le collier, disait-il, a été volé du pays par ses ancêtres et devrait être renvoyé à son propriétaire légitime.
Mais pas longtemps après le départ, un passager passe à la mer. Ensuite, trois jours plus tard, Lady Em est retrouvée morte – assassinée dans sa cabine – et le collier émeraude manque. Tous ces événements sont-ils liés? Le voleur international est-il vraiment à bord et si oui, qui est-il? Qui a le collier? Roger Pearson, comptable de Lady Em et Brenda Martin, Son assistant personnel de longue date sont il vraiment les employés loyaux qu’ils semblent être? À peu près tout le monde à bord, semble-t-il, cache un secret; Peu à peu, chapitre par chapitre, ces secrets sont révélés et aboutissent à la conclusion. .
L’écriture est comme toujours fluide et l’histoire ne manque pas de suspense et de rebondissements. Un bon livre qui se lit d’une traite.

Note : 8/10

  • Editeur : Albin Michel (10 mai 2017)
  • Collection : A.M. SP.SUSPEN

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Entre hommes (20 avril 2017) de Germán Maggiori

Dans un luxueux appartement de Buenos Aires, un sénateur, un juge et un banquier se retrouvent pour participer à une orgie en compagnie de deux travestis et d’une jeune prostituée, mais l’affaire tourne mal : la prostituée meurt d’une overdose. Or toute la scène a été filmée et la vidéo a disparu. Chargés de retrouver l’enregistrement, entrent en scène deux flics, l’un obsessionnel, l’autre ex-tortionnaire alcoolique, deux voleurs prêts à tout pour parvenir à leurs fins, et une bande de jeunes drogués embarqués bien malgré eux dans cette histoire.

Chronique :  Deux flics, « Le Timbré » et « Le Monstre » enquêtent sur le meurtre de travestis. C’est totalement barjo, outrancier, avec une galerie de personnages plus violents, dingues et tordus les uns que les autres. Tout ça déborde d’adrénaline, de testostérone, le langage est cru, mais l’humour est également présent. L’écriture est de qualité du roman est intéressante. Un polar argentin qui sort de l’ordinaire.. A découvrir si vous ne reculez pas devant un genre un peu dérangeant, qui secoue sans complexes.

Note : 9/10

 

  • Poche: 416 pages
  • Editeur : Folio (20 avril 2017)
  • Collection : Folio Policier

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