Locke & Key de Joe Hill et Gabriel Rodriguez

Certaines portes devraient rester verrouillés

Un manoir, des clés, des secrets enfouis qu’il ne faut surtout pas réveiller et surtout une galerie de personnages attachants. Bienvenue au manoir Locke, où chaque porte dissimule un rêve ou un cauchemar.

Ce comics fantastico-horrifique est bien sûr une formidable histoire de personnages qui se confrontent au mal absolu. Le récit de Joe Hill, digne héritier de son père Stephen King, est destiné à un public averti. On peut très vite passer d’une scène de vie familiale banale à un massacre sanglant en une page. Une impression renforcée par les magnifiques dessins de Gabriel Rodriguez. Cet artiste minutieux, qui dissimule mille détails dans ses planches, était l’artiste qu’il fallait pour mettre en scène les aventures des enfants Locke.

Le niveau de détails est impressionnant

Mais Locke & Key dépasse sa condition de simple comics d’horreur en brossant le portrait de personnages tous plus attachants les uns que les autres. Une famille frappée par un deuil violent qui va devoir apprendre à surmonter les épreuves et libérer leur traumatisme pour espérer s’en sortir vivant. Locke & Key est un récit sur le deuil, l’adolescence et la capacité à croire au merveilleux.

D’une scène familiale à une atmosphère inquiétante

Le portrait psychologique des différents membres de la famille Locke est bluffant. Tous ont leur être verrouillés au début du récit, que ce soit Tyler et sa culpabilité, Kinsey avec ses complexes ou bien Nina qui se noie dans son chagrin. Tous devront parvenir à surmonter leur trauma par le biais de la magie contenu dans le domaine Locke.

Rien de mieux que des activités de jardinage en famille

Ce comics recèle tous les ingrédients d’une histoire inoubliable. On referme la dernière page le cœur lourd de quitter ces personnages, qui ont grandi en même temps que nous, mais l’âme émerveillée d’avoir lu une grande et belle histoire.

Résumé : Keyhouse : un étrange manoir de la Nouvelle-Angleterre. Un manoir hanté, dont les portes peuvent transformer ceux qui osent les franchir…

Après la disparition brutale de leur père, Tyler, Bode et Kinsey découvrent leur nouvelle demeure, croyant y trouver le refuge dont ils ont besoin pour panser leurs plaies. Mais une ténébreuse créature les y attend pour ouvrir la plus terrifiante de toutes les portes…

Éditeur ‎HiComics; Illustrated édition (22 septembre 2021)
Langue ‎Français
Relié ‎976 pages
ISBN-10 ‎2378871643
ISBN-13 ‎978-2378871642

Wolverine and the X-Men de Jason Aaron, Chris Bachalo et Nick Bradshaw. Youpi l’école est fini

Au début des années 2010, les comics X-Men ont pris un tournant radical, les intrigues se sont politisées, avec l’isolement sur l’île d’utopia. Le traitement se fait plus adulte, plus sombre et gore comme en témoigne la série X-Force de Kyle, Yost et Crain de 2008. Les X-Men se sont progressivement éloignés de leur idéal d’éducation et d’enseignement pour devenir une milice focalisé sur la survie des mutants. Il était temps qu’un auteur rappelle, à tout ce petit monde, les fondamentaux des X-Men.

Et cet auteur c’est Jason Aaron. Ce jeune scénariste connaît bien le personnage de Wolwerine dont il écrit régulièrement les aventures. En 2011 il consomme le divorce entre Cyclope, transformé en général d’une armée désespérée, et Wolverine qui se morfond de voir de jeunes mutants devenir des soldats sans cause à défendre que celle de leur propre survie. Dans la foulée il crée la série Wolwerine and the X-Men qui va réconcilier les fans de la première heure avec les comics X-Men.

Ah si toutes les écoles pouvaient ressembler à celle-ci

Malgré son titre qui laisse à penser que le mutant griffu va occuper le devant de la scène. Il n’en est rien. Aaron, en bon chimiste, va mélanger tous les ingrédients qui ont fait le succès des X-Men par le passé. Sa recette prend le contre-pied de la production de comics de l’époque. Sa série sera colorée, le ton sera irrévérencieux et pétillant, l’atmosphère se veut rafraîchissante et pop, l’ambiance optimiste et tournée vers l’avenir.

Wolwerine dans un rôle qui lui va comme un gant : celui de professeur

Aaron n’oublie pas pour autant que la marmite dont il se sert pour construire son récit n’était pas vide. Ainsi ses X-Men s’embarquent dans l’aventure de l’institut Jean Grey avec leur passif, leurs traumatismes dus à leur carrière de super-héros et leur angoisse légitime à l’idée de diriger une école de mutants. Nombreux sont ceux qui ont critiqué le choix de placer Logan à la tête de cette école en oubliant que cela faisait des années que le mutant le plus populaire de l’univers Marvel faisait office de mentor à de jeunes coéquipières telles que Kitty Pride ou Jubilee. La capacité d’Aaron a créé sa propre mythologie tout en conservant l’essence de ses personnages est bluffante. Mais le tour de force de la série ne s’arrête pas là.

Les réunions parents profs ne doivent pas être tristes

Aaron parvient à mélanger dans son festin plusieurs ingrédients qui évoquent les plus grandes heures de la franchise. Ainsi les décors des différentes aventures, que ce soit la terre sauvage, le cirque maléfique ou bien évidemment l’institut, remémorent les épisodes du début des années 80 signé par Chris Claremont et John Byrne. Le retour a une volonté d’éducation et d’enseignement fait penser aux séries Generation X de Scott Lobdell et Chris Bachalo, qui officie aussi sur les premiers numéros de la série d’Aaron, mais aussi au run, plus clivant, de Grant Morrison au début des années 2000. Enfin par l’esprit de famille, la complicité qu’il instaure entre ses personnages et l’interconnectivité qu’il parvient à conserver avec le reste de l’univers Marvel l’écriture d’Aaron fait penser à celle de Scott Lobdell durant son run sous-estimé au milieu des années 90 mais avec plus une plume concise et dépouillée des artifices de narration désuet.

Quentin Quire. Vous allez finir par l’apprécier, promis

Car Aaron n’ignore pas qu’il ne dispose que de très peu de temps pour mener à bien son projet, entre les différents crossover et les manœuvres éditoriales douteuses, il sait que son temps est compté. Aussi décide-t-il d’aller à l’essentiel. Ses dialogues seront concis, ses intrigues ne trainent pas en longueur et il ne s’éparpille pas dans son propos. Un propos qui n’a rien d’original en soi car il s’agit encore et toujours de raconter le passage de l’adolescence à l’âge adulte.

Le niveau de détail des planches de Nick Bradshaw est impressionnante

Toute la série, qui compte 42 numéros, peut être vue comme une immense crise d’adolescence. Mais comme il s’agit de mutants cette crise ne ressemblera à aucune autre. Les élèves de ce nouvel institut devront apprendre à accepter leur nature, le monde dans lequel ils vivent, les principes d’éducation que l’on tente de leur inculquer et aussi qu’ils ne sont pas très différents des adultes qui composent le corps professoral. Ceux-ci, très présents dans les premiers numéros, laissent petit à petit leur place aux élèves qui doivent s’en remettre à eux-même pour défendre les valeurs que l’on leur a enseignées. Évidemment avec un tel propos, la série ne peut connaître qu’une fin ouverte, résolument optimiste mais quelque peu douce amère pour le lecteur car, une fois la dernière page du dernier numéro tourné, celui-ci à bien conscience qu’il n’est pas prêt de relire une aventure aussi réjouissante que celle-ci.

Surtout rester calme professeur Logan

Pour la partie graphique Aaron se verra attribuer deux artistes principaux, sans compter quelques remplaçants de dernière minutes ici et là. Il s’agit de Chris Bachalo et Nick Bradshaw. Les deux ont un style dynamique et pop qui repousse les codes de la narration visuelle. Si Bachalo est le spécialiste des morphologies démesurées et des pleines pages, véritables uppercuts visuels, j’avoue avoir une préférence pour le trait de Bradshaw, plus figé mais dont les cases regorgent de détails qui transforment chaque numéros en banquet pour les yeux. Grâce à lui jamais une école pour mutants n’a paru aussi vivante, grouillante d’idées et de personnalité, pétillante d’humour et d’amour pour les comics X-Men.

Les classes vertes c’est d’un autre niveau avec l’Institut Jean Grey

À noter que la série connaîtra une seconde vie sous la plume de Jason Latour. Un second volet dispensable dont les dialogues tournent à vide alors que l’intrigue se perd dans les limbes temporels. 12 numéros qui détruisent ce qu’Aaron avait bâti pendant quatre ans. Un bien triste chant du cygne.

Mais quelle beauté !!

En 42 numéros, réunis en 4 volumes par Panini, Jason Aaron est parvenu à concocter un festin mutant réjouissant. Une lettre d’amour à la franchise et ses racines. Le tout sans jamais verser dans l’hommage pompeux mais en racontant sa propre histoire sur de jeunes adolescents qui vont devoir apprendre à grandir dans un monde qui ne leur fera pas de cadeaux. L’une des meilleures séries X-Men jamais écrites.

Souriez les enfants vous êtes entré dans la légende

Wolwerine and the X-Men est une série écrite par Jason Aaron et dessiné par Chris Bachalo et Nick Bradshaw publié pour la première fois en décembre 2011 et dont le dernier numéro paraît en avril 2014. Disponible en quatre volume hardback chez panini comics.

Fables de Bill Willingham volume 1 et 2, vous pouvez rêver de nouveau

Il est temps de parler de cette série fabuleuse

Si vous tapez Fables comics sur google vous devriez normalement tomber sur pléthore d’articles qui vont vous vanter les mérites de ce comics américain mieux que moi. Pourtant j’ai décidé de me retrousser les manches pour enfin vous en parlez. À mon niveau j’ai décidé de partager mon amour pour cette série intemporelle et magnifiquement écrite.

Fables est une série qui a débuté sa publication en 2002 et qui comptabilise 150 numéros au final. Elle est édité par Dc comics sous le label Vertigo, un label aujourd’hui disparu mais qui a signé les plus grandes heures du comics américain avec des œuvres tels que Sandman, Preacher, Scalped ou encore Y le dernier homme (celui-là aussi un jour il va falloir en parler). Vertigo était réputé pour concentrer les idées les plus folles et novatrices des scénaristes alliés à une liberté créatrice qui a permis à de nombreux auteurs de marquer les mondes de l’imaginaire de leur empreinte.

Fables raconte l’exil forcé de personnages que l’on connaît tous, les personnages de contes de fées. Chassés de leurs royaumes par le terrible Adversaire, Blanche Neige et ses compatriotes ont été contraints de se réfugié dans un quartier de New-York, Fableville, où ils tentent de conserver un semblant de gloire passé.

Des personnages que l’on connaît tous, avec lesquels on a grandi, que l’on a appris à connaître à travers des adaptations diverses et variées et qui font partie de notre patrimoine culturel, sont ici réécrits et métamorphosé sous la plume magistrale de Bill Willingham. L’auteur s’amuse à prendre le contre pied des stéréotypes propagés par les adaptations les plus récentes pour mieux surprendre le lecteur et faire de son récit un renouveau du merveilleux. Vous trouviez Blanche Neige un peu cruche et niaise ? Préparez-vous à faire la rencontre d’une femme de pouvoir qui ne se laisse compter par personne. Le grand méchant loup vous a toujours fait l’effet d’un immonde croque-mitaine qui a bien mérité son sort ? À Fableville la loi c’est lui.

Tant de magie en deux pages

Ces deux exemples ne sont qu’un minuscule échantillon de personnages que l’auteur a su réinventer. L’univers de Fables est riche, vaste et la série principale ne suffit pas exploré entièrement son univers. Des séries dérivées seront publiées conjointement à la série mère, notamment Jack of fables et Fairest toujours scénarisé par Willingham. Mais restons concentré sur Fables et les deux premiers volumes proposés par Urban comics.

Ces deux volumes regroupent les épisodes 1 à 33 de la série et permettent de découvrir une histoire riche et passionnante. Le premier arc scénaristique s’inspire des romans noirs américains dont les ambassadeurs sont Dashiell Hammet et Raymond Chandler. Bigby Wolf, le fameux grand méchant loup, mène l’enquête sur le meurtre supposé de la turbulente Rose rouge, la sœur de Blanche Neige. Une primo intrigue idéale pour faire connaissance avec la micro-société que Willingham a créée, en suivant Bigby dans son enquête on est introduit dans une société régie par des règles strictes et dont les membres marchent constamment sur la corde raide. Les intrigues suivantes permettent d’étendre l’univers et de se rendre compte de sa complexité avec la ferme, qui regroupe à la campagne tous les fables ne pouvant prendre une apparence humaine. Une situation que certains vivent assez mal, au point de les pousser à la révolte.

La ferme centre névralgique qui concentre les tensions des fables

Je ne vais pas vous faire un résumé de toutes les intrigues développées dans ces deux volumes, contentez-vous de savoir que l’auteur aborde des thématiques mâtures tout en conservant une malice dans ses dialogues remplis de sous-entendus, de double sens qui recouvre ses personnages d’une profondeur que l’on aimerait voir plus souvent. Les échanges entre les personnages sont un délice à suivre qu’ils soient amicaux ou plus vindicatifs. Un délice renforcé par l’aspect graphique de l’œuvre, qui n’est pas à négliger non plus.

Durant les 150 numéros de Fables nombreux sont les artistes à s’être illustrée sur la série que ce soit pour un arc ou pour un seul épisode. La première intrigue est illustré par Lan Medina dont le trait soigné apporte une foule de détails qui ne se remarque qu’après plusieurs relectures. Mais celui que l’on peut considérer comme le dessinateur principal de la série est Mark Buckingham dont le trait rond et expressif va véritablement accorder à la série son empreinte graphique. C’est détaillé, c’est riche en décor et en arrière-plan, tout en étant dynamique lors des scènes d’action.

Les fables ne s’en laissent pas conté

Si ces deux premières intégrales mettent autant en avant le duo formé par Blanche Neige et Bigby ce n’est pas innocent. À travers ces deux êtres aux blessures mal cicatrisées l’auteur nous invite à un renouveau imaginaire. La figure de l’Adversaire, dont l’identité reste une énigme dans ces deux volumes, représente la mort de l’imagination. À ce stade de l’histoire le lecteur peut accoler à la figure de l’adversaire n’importe quelle image qui résonne personnellement. L’Adversaire c’est la mort de l’imagination, de nos rêves d’enfants. L’adversaire c’est cet adulte aigri, aux rêves flétris qui vous assène que les fées ça n’existe pas. L’Adversaire c’est ce réel impitoyable qui vous rappelle que la vie n’est pas faite que de merveilleux. L’Adversaire c’est ces avions qui foncent dans deux tours jumelles et qui mettent fin aux illusions de grandeurs de votre pays. L’Adversaire c’est la tragédie implacable à laquelle vous ne pouvez faire face qu’en vous endurcissant tout en étant irrémédiablement traumatisé. Ce n’est donc pas un hasard si l’on assiste, en compagnie de Blanche Neige et de Bigby à une renaissance du merveilleux, un renouveau féerique qui va entraîner ces deux personnages dans une reconquête personnelle mais aussi communautaire. Cela sera dur, sanglant et ardue mais cela se fera et j’en parlerai dans de nouvelles chroniques consacrés à ce comics fabuleux.

Blanche et Bigby deux personnages qui doivent se reconstruire

Fables est donc selon moi une histoire merveilleuse doublée d’une invitation à rêver, à imaginer les forêts peuplées de fées et de lutins, à supposer qu’un rocher est plus qu’un simple rocher mais peut-être un troll endormi. Fables est un appel à l’imagination que nous avons trop tendance à oublier, emportés que nous sommes par le tourbillon de notre quotidien routinier. Vous aimez que l’on vous raconte des histoires ? Alors vous aimerez Fables.

Les Pyjamasques / Un phénomène de société

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Lancée en septembre 2015 sur les chaînes Disney Channel et Disney Junior, la série américaine P.J. Masks s’est fait une place dans les Zouzous de France 5 dès décembre dernier sous le titre français de Pyjamasques. Réalisée en 3D par Christian de Vita (Gus) et Wilson Dos Santos (Les Lapins crétins), elle compte pour l’instant trois saison où les épisodes dur 13 minutes. A noter : l’originalité des décors urbains, avec des architectures complètement fantaisistes, un peu comme si les bâtiments étaient dessinés par des enfants. Seul dessin animé mettant en scène des super-héros d’âge pré-scolaire (4-7 ans), Pyjamasques défend, derrière son coté rigolo, des valeurs qui plaisent aussi aux parents : solidarité, esprit d’équipe, amitié…

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Ca parle de quoi ? 

De trois mini justiciers de 6 ans qui, après avoir enfilé leur pyjama, se transforment en super-héros et bénéficient, via divers gadgets, de pouvoirs extraordinaires. Le jour, Sacha, Amalya et Greg sont des enfants comme les autres.Le soir venu, ils deviennent  Yoyo, Bibou et Gluglu. Chacun a ses caractéristiques : Yoyo se métamorphose en chat et jouit  d’une ouïe hyper développée ainsi que d’une extrême agilité ; Bibou, qui vire hibou, vole et voit dans la nuit ; quant à Gluglu, c’est un serpent doté d’une force incroyable et d’un talent bien commode pour le camouflage. Nuit après nuit, les trois « Pyjamasques » doivent résoudre des mystères afin de traquer les méchants, Roméo, Sorceline et Ninjaka, qui sont aussi des marmots.

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Avant la série, des livres

A l’origine, Pyjamasques est une collection de livres pour enfants créée par l’auteur parisien Romuald Racioppo.  Romuald est né en 1976 à Paris et est très tôt pris d’une insatiable envie de dessiner et d’inventer des histoires. Son diplôme à l’école d’arts graphiques Estienne en poche, il réalise son autre « rêve de gosse » en devenant sapeur-pompier, mais ne peut s’empêcher de revenir au dessin… Entre deux créations, il aime par-dessus tout courir en forêt et voyager. Il est l’auteur des Pyjamasques, trois super-héros débordant d’humour et d’imagination pour inspirer les petits. Succès immédiat ! Editée en France par Gallimard, la série s’est écoulée à 40 000 exemplaires depuis en 2007. A ce jour, elle compte 18 titres. C’est en 2013 qu’Olivier Dumont, directeur général d’Entertainment One Family, en a proposé une adaptation à Disney et à France Télévisions.

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La critique de la série

Une excellente surprise telle on aime à les découvrir que cette petite série charmante répondant au nom assez déroutant des Pyjamasques. Trois héros écoliers échangent la nuit venue leurs tenues d’élèves insoupçonnables contre celles de héros veillant à ce rien ni personne ne vienne semer le trouble sur la ville endormie. Or en cela, la tâche ne leur sera pas épargné : quand ce ne sont pas Roméo un petit génie bien guère méchant, hilarant à la James Bond, et ses plans de conquérir le monde, ou le présomptueux et narcissique Ninjaka à la tête d’une troupe délirante composée de  » Ninjas Zouaves  » (adorables) volant tout ce qui mettrait davantage sa valeur en exergue, voire Sorceline entendant bien y mettre son grain de baguette avec une nuée de papillons nocturnes, nos trois héros ont toujours du pain sur la planche et ce doivent de faire avec leurs qualités et leurs défauts du moment. Heureusement, même si tout n’est pas parfait, Biboux, Yoyo et Gluglu pourront toujours compter sur leur quartier général, leurs aptitudes ainsi que leur amitié pour se sortir du pétrin et ramener les choses dans le bon ordre.

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La critique des livres

La série des pyjamasques a tous les ingrédients pour plaire aux enfants : aventures, humour et rêve dans un monde qui ressemble au leur, et qui l’air de rien, aborde les préoccupations de leur quotidien dans un univers imaginaire et coloré.

MESSAGES

Groupe

Gestion d’une équipe. Trois petits héros qui ont tout intérêt à mettre leurs pouvoirs en commun plutôt que de travailler chacun pour soi.

Se décentrer

Ne pas être trop centré sur soi. Les soucis des petits héros proviennent surtout de leur difficulté à prêter, vouloir trop faire tout seul, ou se sentir le meilleur. On apprend ici que c’est bien de fonctionner avec l’autre. Accepter que l’autre ait des potentiels parfois mieux adaptés que soi. Réparer ses dégâts. Les petits héros ont parfois besoin de se sentir meilleurs que d’autres, on va leur apprendre que c’est mieux de fonctionner ensemble que d’être en compétition.

Monde scolaire

On nous montre des écoliers, cour de récréation, visite de musée, salle d’école. On montre juste l’environnement, mais on saisit que les enfants ont du plaisir à y être, c’est donc une subtile revalorisation de l’école.

Aider l’autre

Faire en sorte que le monde aille mieux et aider ses camarades de classe (soit individuellement soit pour arranger un problème global).

Ne pas dénigrer

Le méchant fait de vilaines choses, mais les héros ne vont pas le dénigrer, s’il perd à la fin, le but n’est pas de lui faire du mal ou de le rabaisser (après ce sont quand même des combats gentils contre méchants, on peut se demander si les petits ont besoin de cela).

Apprentissage

Amélioration personnelle. Quand on est un super-héros, on doit se montrer performant et faire en sorte de progresser dans la vie pour assumer sa responsabilité de héros. Un petit doit apprendre à mieux faire même s’il n’est pas un héros.

Motivation au combat

Avec des personnages qui sont contents de se mettre en action (ici l’action c’est quand même souvent le combat). On résout les problèmes en luttant contre l’ennemi (et sans vraiment le souci d’être trois contre un).

Autonomie

Vouloir faire les choses comme un grand (et en plus la nuit), on ne voit jamais aucune adulte. Force d’un petit. Des enfants ont des super pouvoirs qu’ils utilisent la nuit (vision nocturne, vitesse, voler, rafale d’air, sauter haut, être invisible). Fille forte. Il y a une fille aussi forte que les garçons dans l’équipe.

Animaux

Les trois héros ont des costumes proches du chat, du Gekko et Hibou, les potentiels qu’ils peuvent avoir sont en lien avec des spécificités de ces animaux.

Revalorisation des véhicules

Les héros ont parfois des véhicules de grands. Le chatbolide, un bolide qui fonce bien, l’astrohibou vole dans le ciel (et il faut mettre ses ceintures de sécurité).

Technologie

Beaucoup de matériel de science-fiction qui permet de choses incroyables (voler, sauter haut, ). Robot, véhicules spectaculaires.

Malversation

De petits méchants qui ont chacun leur motivation à faire le mal. Toute proportion gardée, ce sont des envies ou des attitudes que peuvent avoir les enfants. Vol. La méchante veut voler des jouets des magasins ou des cadeaux de Noël. Être imbu de soi-même. Se croire trop beau et remplir les livres de sa photo. Vouloir être le maître du monde. Se sentir le meilleur. Prendre les affaires des autres parce que l’on sait mieux que les autres.

Mises en danger

Petites tensions, les pyjamasques oeuvrent la nuit et seul. Mur qui se fissure, on voit que c’est un gant de boxe géant qui le démolit. Avoir deux amis piégés et devoir gérer les choses seules (les deux garçons sont ficelés par un robot qui s’est vite débarrassé d’eux, Bibou est jeté dans une poubelle, avec ensuite un combat avec le gros robot. Pendant que ses deux camarades sont emmaillotés dans des tapis, Yoyo préfère s’occuper des méchants, il ira à leur secours quand ils sont envoyés en bas d’une route à toute vitesse. Les papillons ont entouré Bluglu et Bibou, Yoyo ne pavient pas à gérer seul les choses). Poursuite, tomber d’un véhicule en marche, se faire éjecter par terre.

Complexité

Si les intrigues sont plutôt simples, ce n’est pas évident d’imaginer que les enfants puissent comprendre le message qui veut être transmis dans chaque épisode (ils risquent de surtout être attirés par les scènes d’action).

Malaise

Sorceline, une des méchantes de la série est une petite fille qui a clairement des problèmes familiaux, elle se retrouve seule à Noël, n’a jamais eu de cadeaux. On l’entend dire qu’un de ses soucis est de ne pas se retrouver entourée de personne. Les héros réalisent souvent qu’elle fait de la peine.

Étrangeté

Étrange de montrer que « les soucis, on les règle la nuit ». Des enfants qui osent sortir la nuit pour régler des problèmes (autant dire sans l’autorisation des parents). Ou alors c’est l’idée qu’avec son pyjama, on puisse rêver à devenir ce que l’on veut quand on fait dodo, ou que notre subconscient traite la nuit les choses que l’on a à régler le jour (certains ont l’idée que c’est une fonction des rêves).

Conclusion

Une série pour les petits qui veulent entrer dans le monde des super-héros. Les héros sont des enfants, et les supervilains aussi, autant dire que ce n’est pas trop stressant, c’est pensé pour les plus jeunes (aucun adulte méchant, aucune véritable malversation). Mais la série met le plus souvent une suite de confrontation combat entre un vilain et les trois héros. Il y a une fille dans la bande des super-héros, c’est malheureusement pas assez courant pour qu’on doive en être content. Il y a clairement des thèmes mis en avant dans chaque épisode (laisser le tour à l’autre. Ne pas se croire plus performant que l’autre. Travailler avec ses propres potentiels et ne pas se prendre pour quelqu’un d’autre. Abandonner trop vite ce que l’on tente d’essayer. Rester zen. Ne pas bousculer l’autre), mais pas certain que l’enfant les saisissent vraiment, il risque d’être plus absorbé par les coups et autres rebondissements. Une série de combats pour les plus jeunes, finalement c’est au parent de décider si c’est ce qu’il veut proposer à son enfant.

Un grand merci à Gallimard jeunesse pour cet article de fond.

 

Wild blue yonder : Les Aventuriers du ciel (23 août 2017) de Mike Raicht et Austin Harrison

Dans un futur post-apocalyptique, les hommes ont quitté la terre pour le ciel et vivent désormais dans des forteresses volantes. Cola, jeune pilote descendant d une famille d’aviateurs, se bat tous les jours pour protéger des pirates de l’air sa cité alimentée par l énergie solaire. Car les réserves de munition et de carburant se tarissent peu à peu, et les hommes deviennent prêts à tout pour survivre. Chaque jour, le ciel s’embrase du feu des batailles entre avions et guerriers aéroportés. Et le monde sombre peu à peu dans le chaos…
Dans un univers évoquant autant le Nausicäa de Miyazaki qu une version aérienne de Waterworld, Wild Blue Yonder nous embarque pour une aventure époustouflante aux confins du ciel.

Chronique : Une histoire amusante dans un avenir où la pollution et la guerre ont rendu la plus grande partie de la terre du monde dangereuse à vivre. L’air est fortement pollué. Mais, au-dessus des nuages, l’air est encore propre. Une partie de l’humanité s’est maintenue en volant au-dessus des nuages. La plupart des navires continuent à courir sur des combustibles fossiles et doivent visiter la terre et ont une certaine base où le charbon et d’autres combustibles sont transformés pour les navires. Mais, cela ne durera pas éternellement.
L’histoire s’ouvre avec une fille qui traverse un avion et visite un pub où elle cherche une autre personne à rejoindre son navire pour un travail dangereux. Son recruteur (et le lecteur) est introduit dans son navire volant et vient découvrir qu’il est le grand navire dans le ciel qui ne sort pas de tout combustible fossile.

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L’auteur ne précise pas de quoi le navire est écoulé . Naturellement, ce navire est une cible d’autres qui se rendent compte qu’ils ne peuvent pas ravitailler leurs navires pour toujours.  Une histoire d’apocalypse intéressante. Comme snowpiercer mais dans le ciel avec des personnages qui sont fous, l’auteur ne développent jamais leurs personnalité mais cela ne dérange pas on est en plein dans l’action.
La narration de Zack Howard est superbe même si parfois déroutant, comme certains panneaux de combat sombres surdimensionnés. La couleur de Nelson Daniel est vraiment bonne et ajoute une valeur réelle à l’aspect général du livre. L’histoire ce lit d’une traite avec un aspect très cinématographique. Une très bonne découverte.

Note : 9,5/10

  • Broché: 192 pages
  • Editeur : GLENAT (23 août 2017)
  • Collection : Glénat Comics

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Big Guy & Rusty le garçon robot (10 mai 2017) de Frank Miller et Geof Darrow

Alors que la civilisation est perpétuellement menacée de destruction, l’humanité n’a plus qu’un seul espoir. Ou plutôt deux : les robots Big Guy et Rusty. Et si leur tâche est difficile, leur mission est simple : sauver le monde !Hystérique, drôle, tendre, loufoque, Big Guy & Rusty le garçon robot est un tourbillon d’action et d’aventure né de la folle créativité de deux génies du 9e Art : Frank Miller et Geof Darrow.

Chronique : Dans un Tokyo moderne (pour les années 90), les scientifiques, insensés au pouvoir, racontent avec succès le sucre primordial, seulement pour découvrir que c’est le corps d’hôte parfait pour un malade, une créature de type Cthulhu (dans la mentalité et au motif) qui se libère et suit La tendance des monstres géants qui se répandent sur Tokyo. Ce qui est pire, les citoyens découvrent après qu’ils ont tout lancé, des missiles et des chars aux hélicoptères et aux super robots (prototypes), la créature n’est pas seulement pour détruire l’humanité, elle peut les infecter, en les transformant en créatures de dinosaures mutantes qui Peut répandre la maladie, la destruction et le chaos. Dans un dernier programme, les commandants de l’effort demandent l’aide des bons États-Unis et de la mer vient le héro The Big Guy.
Tout américain, un véritable héros bleu, le Big Guy est déterminé à vaincre la créature maléfique, sauver les innocents mutés dans les monstres et respecter les normes de décence tout au long.

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Geof Darrow. Frank Miller font un super travail avec nos deux héros titulaires qui tentent d’arrêter un monstre qui envahit Tokyo et essaie de détruire la terre. C’est comme l’esprit endormi d’un dieu de dinosaure, très semblable à un Ancien en colère dans les capacités et l’intention. Le dialogue est en fait assez drôle. Rusty et le Big Guy parlent tous deux comme des caricatures de la bande dessinée des super-héros des enfants des années 50. Ils sont tellement dans la valeur optimiste, la vie affirmant, la défense innocente, les valeurs américaines capitalistes pro-consommateurs. Cela crée également une juxtaposition intéressante avec la destruction désintéressée et le monstre véritablement horriblement psychologique. Mais encore une fois, l’art attire l’attention et mène même la plupart des récits. Le détail sur ces monstres, tous les brins mineurs d’une voiture explosive ou un bâtiment brisé sont superbe.

Note : 9/10

 

  • Album: 112 pages
  • Editeur : GLENAT (10 mai 2017)
  • Collection : COMICS

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Phonogram – Tome 01 : Ex Britannia (5 avril 2017) de Kieron Gillen et Jamie McKelvie

Cela fait dix ans que la déesse de la pop Britannia est morte. Dix ans que les méandres de cette affaire hantent les pensées du phonomancien David Kohl. Aujourd’hui, son esprit n’en peut plus. Il est proche de la rupture. Est-il seulement capable de découvrir la vérité tant qu’il lui reste un semblant de raison ? Suivez la quête trouble de ce sorcier du son dans une fable de dark fantasy moderne où la musique est magique, et où une chanson peut sauver votre vie… ou la détruire.

Chronique : Voici un ouvrage dense de de Kieron Gillen et Jamie McKelvie qui nous offre une histoire dont le personnage principal serait… la pop anglaise. Premier volume constitué de six épisodes dont les couvertures détournent des pochettes d’album de ce qu’on a appelé la britpop, les auteurs ont imaginé un fort tortueux et labyrinthique scénario autour de cette scène musicale en la resituant 10 ans plus tard. Les choses ont changé, les gens aussi, qu’est-ce qui en reste et qu’est-ce que ses fans sont devenus ? Comment vieillir en musique ? Devenons-nous nostalgiques de notre adolescence ou passons-nous à autre chose ? Un courant musical peut vous marquer à vie et, même, vous sauver la vie. La magie est constamment évoquée dans le livre en la personne d’un trentenaire phonomancien  chargé d’enquêter sur la mort de la déesse de la pop Britannia survenue… dix ans plus tôt.

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Les métaphores abondent, les symboles et la grande force de l’ouvrage, totalement ouvert, est de vous faire poser tout un tas de questions sur l’art en général et la culture pop/rock en particulier. Il y a également pas mal d’humour mais aussi de sombres questionnements. C’est un comics totalement atypique et hors-norme qui ne ressemble finalement à rien de connu. On peut éventuellement citer Chris Ware avec son Jimmy Corrigan mais  le sujet est précis et ultra-délimité. Voilà un album intéressant, différent et réussi. On pénètre dans une fable étrange et déjantée ourlée de philosophie. Beaucoup de questionnements naissent à sa lecture. Vicieux mais à lire pour ceux qu’aiment faire de grands plongeons dans l’inconnu on à hate de lire le Tome 02.

Note : 9,5/10

  • Broché: 192 pages
  • Editeur : GLENAT (5 avril 2017)

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Le club des super-héros (Tome 1) – Justice Académie (30 mars 2017) de Derek Fridolfs et Dustin Nguyen

Moi, c’est Bruce Wayne et je suis nouveau au collège Ducard. Une bande de clowns à moitié cinglés erre dans les couloirs, un type nommé Bane veut ma peau et Hugo Strange, le conseiller pédagogique, est, disons, plutôt étrange. Avec mes deux amis, Clark et Diana, on a décidé de mener l’enquête pour découvrir qui se cache derrière tout ça!
BD, rapports de profs, tchats, journal intime… Découvrez les années collège de Batman, Superman et Wonder Woman.

Chronique : comme la plupart des parents, il est toujours du de demander à son enfant de lire plus. Les enfants préfère regarder la télévision ou jouer à des jeux vidéo. La plupart des petits connaissent les héros de bande dessinée. mais ce livre est pour eux et il risque de le dévorer. Il s’agit d’un livre pour enfants approprié à l’âge consistant en un mélange de croquis en noir et blanc, d’écritures de journal et d’autres textes variés. Pourtant, le livre est une lecture facile et amusante pour tous les jeunes fans de superhéros.
Bruce Wayne s’inscrit dans la mystérieuse Ducard Academy et commence immédiatement à soupçonner  qu’il ce passe quelque chose de mal. Il rencontre ses collègues Clark Kent et Diana Prince et les trio enquêtent sur la directive inhabituelle de l’école. Le livre est rempli de visages familiers de l’univers DC (Joker et Harley Quinn qui sont les clowns de l’école, Bane est l’intimidateur de l’école, etc.) et leurs caractéristiques de signature sont exagérées pour un effet comique. Quelques plaisanteries ont souleve des sourires.
La première aventure de Fridolfs et Nguyen dans le monde des livres pour enfants est réussie. Le Club des Super Heros est une excellente façon pour les enfants de profiter de ces personnages classiques et qui aidera les enfants à apprécier la lecture.

Note : 9/10

 

  • Broché: 176 pages
  • Tranche d’âges: 9 – 13 années
  • Editeur : Gallimard Jeunesse (30 mars 2017)

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The Wicked + the Divine – Tome 02 : Fandemonium (15 février 2017) de Kieron Gillen et Jamie McKelvi

Lucifer a disparu. L ange déchu est tombé pour de bon. « Morte pour nos péchés » qu ils disent. Laura, elle, se sent comme orpheline et reste cloitrée chez elle. Jusqu au jour où elle reçoit une lettre d Inanna… Le dieu de l amour a l intention de retrouver les assassins de Lucifer. Contre toute attente, il s agirait de fans. Pour en savoir plus, Inanna a besoin d une aide extérieure car il ne peut pas faire confiance aux autres membres du Panthéon. Laura l’adore, et il a justement besoin d’elle…
Découvrez la suite du phénomène The Wicked + The Divine, fable de fantasy urbaine où les divinités sont des pop stars ressemblant étrangement aux icônes de notre époque. Sexy, complexe, trépidant et libérateur, un comics dopé à la pop-culture et garanti 100% génération « Y » : pour les gens qui aiment autant Bowie que Batman

Chronique : Voici le tome deux de la série « creator-owned » « The Wicked + The Divine », dont la publication en comic books a commencé au printemps 2014 aux USA, fait suite chez le même éditeur et de la part des mêmes auteurs, les Britanniques Kieron Gillen (scénario) et Jamie McKelvie (dessins), à la série « Phonogram » (cf. ‘Volume 1: Rue Britannia’), qui était déjà originale.
L’histoire est qu’une douzaine de dieux revient à la vie tous les 90 ans, pour deux années seulement. Que vont-ils faire de ces deux années à passer sous forme humaine parmi nous modestes mortels ? Se disputer et s’entre-tuer, apparemment. Qui va les en empêcher ? Qui même peut tenter de s’y opposer ? Ils ont des super-pouvoirs explosifs plutôt expéditifs qui se libèrent sur un simple claquement de doigts…
Les dessins de McKelvie évoquent un mix entre ceux du récemment disparu Steve Dillon et ceux des frères Luna : néo « ligne claire », un peu « classe », beaucoup « raidounets ». Les couleurs de Matthew Wilson rehaussent particulièrement ce graphisme, en contribuant en particulier à lui donner du volume en même temps que du cachet, tour à tour psychédélique ou « années 1980 super-propres »

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L’aspect « popstar » sert surtout à Kieron Gillen de voir ses « dieux » être adulés de façon plus contemporaine et ainsi pouvoir ancrer son histoire à notre époque. Le fait de placer cela à Londres permet à Jamie McKelvie de nous proposer des looks vestimentaires uniques, comme on a toujours pu le voir avec les artistes anglais.
Idem pour la mythologie, si elle est bien présente et importante, elle reste un outil supplémentaire de Gillen à son intrigue. Tout cela tourne autour de Laura, des règles que la vieille Ananké impose et surtout de ce en quoi on croit ou non.

Bref, c’est indéniable, ce seond volume de The Wicked + The Divine est une claque graphique totale et absolue. Jamie McKelvie nous propose comme toujours, des personnages magnifiques, somptueux, parfaits ! The Wicked + the Divine donne une place de premier choix au genre féminin avec des figures fortes et emblématiques à l’opposé des potiches que l’on nous sert habituellement. On navigue plus du côté des productions indépendantes de qualité comme Saga de Brian K. Vaughan et Fiona Staples sans oublier le monument American Gods de Neil Gaiman. .

Note : 9,5/10

  • Broché: 192 pages
  • Editeur : GLENAT (15 février 2017)

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