Les représentants de Vincent Farasse, le grand soir

5 récits, 5 moments décisifs de l’histoire de France vus par le prisme de simples citoyens comme vous et moi. 5 tranches de vie porteuse de symbolique et de leçons parfois amères.

La dernière histoire, qui revient sur la dernière élection présidentielle en date, est celle qui m’a le moins convaincu. Trop direct, trop frontal dans sa manière d’aborder son sujet. C’est également la seule où un homme politique est acteur du récit, dans un rôle abject évidemment. Entre corruption, misère sociale et abus de confiance je n’ai pas saisi de quoi l’auteur voulait vraiment parler.

Les quatre autres récits sont beaucoup plus plaisants et font preuve d’une cohérence graphique agréable à l’œil. Une couleur est associée à chaque récit et l’imprègne d’une ambiance particulière, que ce soit un bleu qui souligne l’entente cordiale de deux couples qui doivent trouver un terrain d’entente ou le beige triste qui invoque le deuil et la désunion.

Toute une symbolique entoure les récits qu’il sera facile à décrypter pour quiconque possède un minimum de connaissances sur l’histoire récente. Ainsi ce couple d’amants qui se retrouvent après des années de séparation évoque-t-il les retrouvailles de la France avec le socialisme sous des airs faussement naïfs. La seconde histoire, sans doute la plus réussie, aurait pu être intitulée « l’électrochoc »  et revient sur l’irruption d’un courant politique que personne n’avait prévu sous une insoutenable lumière jaune-orangé qui évoque aussi bien la lumière du soleil que l’incendie qui ravage le paysage politique de l’époque.

Un magnifique album qui tire sa substance de ce qu’il veut faire montrer et non pas de ce qu’il raconte directement. Un retour nécessaire sur l’importance de ce pouvoir que détient chaque citoyen de faire entendre sa voix.

Résumé : Cinq tableaux, se déroulant tous un soir d’élection présidentielle. Vincent Farasse entrelace l’intime et le politique avec beaucoup de finesse et d’humour. Deux couples qui s’affrontent au sujet de leurs enfants, amoureux, fugueurs (1995) ; un homme et une femme décidés à profiter d’un week-end à deux à la campagne, qu’un voisin bien curieux vient bousculer (2002) ; une fratrie qui se réunit (et se déchire) autour d’un père tout juste décédé (2007) ; un homme qui cherche, au bord de la mer, à faire revivre un amour disparu (2012) ; une femme qui attend dans une chambre d’hôtel qu’un futur ministre la rejoigne (2017)… À travers chaque élection, et à chaque fois par le biais d’une histoire intime, fictionnelle, les auteurs nous offrent une photographie de l’epoque, de son arrière-plan.

Éditeur ‎Editions Payot & Rivages; Illustrated édition (2 mars 2022)
Langue ‎Français
Broché ‎160 pages
ISBN-10 ‎2743655712
ISBN-13 ‎978-2743655716

Comme une grande de Maëlle Reat, Filles perdues, regards las

L’introspection c’est comme l’impression de déjà-vu, ça ne se commande pas. C’est en nous et cela surgit au moment où l’on s’y attend le moins. Pour Marie c’est lors d’un entretien d’embauche que se rappelle à elle des souvenirs d’enfance qui ont façonné la jeune femme qu’elle est aujourd’hui.

Un trait rond sur lequel s’appose de grands aplats de couleurs. Des visages réduits à leur plus simple expression, comme lorsque le temps efface les détails pour ne garder que l’essentiel, les impressions les plus vivaces.

Les réminiscences de Marie vont surtout se concentrer sur son amitié avec Amandine, sa camarade de classe. Les moments intimes entre ses deux jeunes filles pleines de vie et impatientes de partir à la découverte du monde figurent parmi les plus touchants du récit. Une bulle de nostalgie bienheureuse.

Malheureusement l’autrice ne parvient pas à approfondir son sujet. Certains thèmes abordés, notamment le destin d’Amandine, sont survolés et le récit aurait mérité un développement plus abouti. C’est dommage car la volonté est là de proposer un récit de vie rempli d’émotions intenses mais l’on referme l’ouvrage avec un sentiment de trop peu.

Une entrée en matière un peu timide bien que sympathique. Il y avait matière à produire un récit plus conséquent voire même plusieurs volumes.

Résumé : Marie passe un entretien d’embauche. Ça y est, elle est adulte, elle est grande. Pourtant, chaque question posée par le recruteur la renvoie à un épisode de son enfance ou de son adolescence ; divorce des parents, rupture d’amitié, premier amour dévorant, rêves de cinéma, etc.

Éditeur ‎Editions Payot & Rivages; Illustrated édition (2 mars 2022)
Langue ‎Français
Broché ‎96 pages
ISBN-10 ‎2743655704
ISBN-13 ‎978-2743655709

AGATHE PORTAIL : L’entretien (L’année du gel)

Salut à tous !
Interview de l’auteur Agathe Portail pour son livre : L’année du gel qui sort le 08 janvier 2020 au chez Calmann-Lévy TerritoiresAchat du livre : https://amzn.to/301xp26
S’abonner pour ne rien rater : http://www.youtube.com/c/CultureVSNews
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Retrouvez Agathe Portail
Sur Instagram :https://www.instagram.com/agathe_portail
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MASKEY ET MALEC : L’INTERVIEW !

Rencontre avec les auteurs de la bd : Follow me chez Glénat.

Lien de la chaine You tube de Maskey: https://www.youtube.com/channel/UCFfukyWXS7h1viyLMYLl19A

Lien de la Bd: https://amzn.to/34RsDW8

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L’INTERVIEW

Maskey

1. Quelles sont les thématiques que tu abordes sur ta chaîne ?

Ma chaîne parle de rap, de culture urbaine et j’essaie de me diversifier avec des contenus comme « rétroland » dans lesquels je parle des années 1990 et de ma jeunesse.

2. Le hip hop a une place centrale dans ta culture. Comment introduire cette dimension musicale dans la bande dessinée, un médium par définition muet ?

La culture urbaine est très importante pour moi et j’ai voulu illustrer cela à travers le personnage de Mike. J’ai vraiment voulu montrer le côté « mec qui galère » plutôt que le rappeur déjà installé, bling bling et riche, car je trouve que l’on caricature trop ce genre de rappeurs. Je voulais plutôt montrer un mec tellement passionné par le rap qu’il finit par devenir un micro vivant, je trouvais ça vraiment plus drôle que le cliché du rappeur qui a déjà percé.

3. Dans quelle mesure Follow me s’inscrit-il dans la continuité de ce que tu pratiques sur ta chaîne ?

À part quelques clins d’oeil, Follow me est très différent de ce que j’ai l’habitude de proposer. Je ne voulais pas tomber dans le piège de la personne influente sur internet qui se considère assez légitime pour faire une autobiographie romancée. Je ne me trouve pas assez intéressant pour faire quelque chose dans ce style-là. Pour rappeler ma chaîne j’ai juste gardé les couleurs et les thématiques « reptiliens/illuminatis » que j’ai adaptés à la BD. Mais sinon, le sujet est différent de ceux que j’aborde sur Youtube.

4. Te reconnais-tu dans un de tes personnages ?

Je me reconnais dans chacun des personnages. Je peux être mégalo comme Steve mais je suis prudent dans mes décisions comme Allan. Plusieurs facettes de ma personnalité ont été réparties dans chacun des personnages. J’ai préféré faire comme cela plutôt que de faire un personnage exactement comme moi.

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Malec

1. Tu t’es fait connaître notamment grâce aux vidéos mash up « Et si … était un anime » : comment t’es venue cette idée ? T’attendais-tu à un tel succès ?

À la base je voulais faire « Si The Witcher était un anime… », mais j’avais mis ça de côté pour développer d’autres projets. Puis, quelques mois plus tard, Narmak un youtuber américain a sorti un opening de Bob l’Éponge en mode manga et Maskey m’a dit : « Ça pourrait être une bonne idée de faire “Si Game of Thrones était un anime”, ça va cartonner ». Il m’a mis en relation avec Kronomuzik, un youtuber musicien de talent. Il a fait la musique, j’ai fait le chant et le dessin animé. Ça a tout de suite pris ! Ce qui m’a motivé à faire « Si Rick et Morty était un anime » avec mon collectif Malec & Co. qui a très bien marché lui aussi.

2. Tes dessins pour Follow me rappellent les univers de Seth Mac Farlane (American Dad, Family Guy). Est-ce une référence directe ? Quelle place occupe cet artiste et plus généralement l’animation américaine dans ton travail ?

C’est une volonté de Maskey. Il voulait un style similaire, ce que j’ai fait. Ce projet allait dans mon sens car j’aime Family Guy et American Dad, tant au niveau visuel qu’au niveau du ton. Et les séries américaines, leur rythme et leur humour, sont en général pour moi une grande source d’inspiration (South Park, Les Simpsons, Rick et Morty, etc.). Il y a beaucoup plus de liberté créative aux États-Unis qu’en France, donc plus de richesse. C’est très inspirant.

3. Follow me regorge de personnages hauts en couleurs, tant sur le plan psychologique que physique. Comment les avez-vous imaginés en terme de design ? Quel est ton personnage préféré ?

Maskey avait une vision très précise de ses personnages. Du coup, il me suffisait d’écouter ce qu’il me disait pour les mettre sur le papier. Mon perso préféré c’est Mike, le micro qui parle. Complètement absurde et idiot.

 

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Paroles d’honneur (6 septembre 2017) de Leila Slimani et Laetitia Coryn

Une BD-REPORTAGE sur la sexualité des femmes au Maroc
Rabat, été 2015.
Suite à la parution de son livre Dans le jardin de l’ogre, un roman cru et audacieux qui aborde la thématique de l’addiction sexuelle, Leila Slimani part à la rencontre de ses lectrices marocaines. Face à cette écrivaine franco-maghrébine décomplexée qui aborde la sexualité sans tabou, la parole se libère.
Au fil des pages, l’auteur recueille des témoignages intimes déchirants qui révèlent le malaise d’une société hypocrite dans laquelle la femme ne peut être que vierge ou épouse, et où tout ce qui est hors mariage est nié  : prostitution, concubinage, homosexualité. Le code pénal punit toute transgression  : un mois à un an de prison pour les relations hétérosexuelles hors mariage, six mois à trois ans de prison pour les relations homosexuelles, un à deux ans de prison pour les adultères.
Soumises au mensonge institutionnalisé, ces femmes nous racontent les tragédies intimes qui égrènent leurs vies et celles des femmes qui les entourent  : IVG clandestines, viols, lynchages, suicides. Toutes sont tiraillées entre le désir de se libérer de cette tyrannie et la crainte que cette libération n’entraîne l’effondrement des structures traditionnelles.
A travers cette BD, il s’agit de  faire entendre la réalité complexe d’un pays où l’islam est religion d’Etat. Et où le droit des femmes passera, avant tout, par la défense de leurs droits sexuels.

Chronique : Que dire de ce roman graphique à moi que cette histoire est un véritable coup de cœur, un choc, tant à l’écriture que graphiquement.  N’ayant pas lu le roman Dans le jardin de l’ogre cette lecture est donc un moyen de découvrir ce récit qui est un vrai bijou.  Le style est tout simple, tout en retenue, colle parfaitement au traitement du sujet qui n’est pas de la nymphomanie mais plutôt les troubles provoqués par les traumas. Le manque d’amour provoque des désastres, c’est bien connu. L’addiction au sexe n’en n’est pas une. La misogynie occidentale et contemporaine, l’éducation judéo-chrétienne, la pudeur empêchent l’abord de ce thème de roman.
En lisant ce roman graphique on à un peu peur de la représentation que l’on y trouvera mais tout est juste et le lecteur se sent compatissant pour les personnages  on a envie de les aider, tout en ce demandant comment est-ce possible. Laetitia Coryn  met en images dans un style dur mais très expressif et vivant ce qui nous entraîne dans ses récits  et nous fait vivre cette réalité. Leila Slimani et Laetitia Coryn nous offre un roman graphique étrange et dérangeant qui ne plonge jamais dans le graveleux et traitant ce sujet qu’on pourrait croire scabreux avec finalement beaucoup de pudeur et de démonstration, décrivant tous les tourments dont n’importe quel drogué pourrait être victime.

Note : 10/10

  • Editeur : Les Arènes (6 septembre 2017)
  • Collection : AR.HORS COLLECT

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Titeuf, Tome 15 : À fond le slip ! (31 août 2017) de Zep

Que ce soit en classe, dans la cour de récré, à la maison ou dans la rue, Titeuf est très attentif au monde qui l’entoure. Mais en ce moment il est carrément perdu ! Entre les manifs contre les déchets nucléaires qui puent du slip comme les couches de Zizie et les gens qui descendent dans la rue contre les IVGétariens, il a l’impression qu aujourd’hui il faut avoir un avis sur tout. Mais pô facile de faire le bon choix dans un monde qui devient de plus en plus compliqué ! Heureusement qu’il reste les copains et les vidéos sur internet pour tout nous expliquer.

Chronique : À fond le slip! C’est le titre du quinzième album des aventures de Titeuf, dont la sortie coïncide avec la date de son 25ème anniversaire. Dans A fond le slip!, Zep, qui s’est toujours refusé à intégrer dans l’univers de Titeuf ordinateurs et téléphones portables, fait entrer son personnage culte dans la modernité. Migrants, nucléaire, dangers des réseaux sociaux… Depuis le dernier album es choses se sont calmées. Les cheveux ont repoussé. Nadia perpétue la tradition en lui collant trois baffes, mais c’est pour Ramatou que le cœur de Titeuf bat on est revenu à ce qui nous plaisait tant dans Titeuf. Thérèse, la fille aux cheveux mauves avec un petit pois dans la tête prend de l’importance ce qui renouvelle aussi ce nouvel album mais Titeuf ne s’est ni assagi ni anémié.S’il a évolué graphiquement, il reste ce gosse qui pose un regard naïf et curieux sur le monde. Son univers est inchangé, les parents, la petite sœur Zizie, les copains Manu et Hugo, la maîtresse d’école…  Titeuf témoigne sans fléchir des mutations de l’époque. Lors d’un test d’orientation, il se plaint de la difficulté de choisir un métier qui existera encore dans dix ans. Il assiste à une manif anti-IVG. Il a affaire à un cyberpédophile. Il se sert d’un drone pour passer un billet doux. Il a parmi ses camarades de classe des enfants de réfugiés, un intégriste musulman et un adepte de la théorie du complot. Il se prend pour un terroriste en plantant un pétard dans une déjection canine. Super, les adultes et enfants vont aimer ce nouveau tome .

Note : 9,5/10

  • Broché: 48 pages
  • Editeur : GLENAT (31 août 2017)
  • Collection : TCHO ! LA COLLE

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La dynastie Donald Duck, Tome 23 : Perdus dans les Andes ! et autres histoires (21 juin 2017) de Carl Barks

L’avant-dernier volume d’une intégrale indispensable ! Retrouvez l’intégralité de l’oeuvre de Carl Barks, l’auteur le plus réputé et le plus talentueux des aventures de Donald. Aventure, mystère et magie sont bien sûr au rendez-vous de ces histoires, mais aussi humour, amitié et cacophonie familiale.

Chronique : En introduction, ce volume propose un appareil critique de l’œuvre de Barks et chaque histoire est précédée d’une courte fiche d’identité bibliographique permettant de la replacer dans le contexte de sa première publication.
Cette intégrale arrive sur la fin  ce volume est avec ses nouveau récit de longueurs variables dominées par l’action et les situations absurdes qui caractérisent le style de l’auteur. On y croise Balthazar Picsou, Donald Duck, les neveux Riri, Fifi et Loulou, l’inventeur Géo Trouvetou et son fidèle Filament (la petite lampe sur pattes), Daisy, Grand-mère Donald, Gontran Bonheur, les Rapetou, Gripsou, etc.

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Une fiche explicative introduit chaque récit illustré. Elle mentionne le titre original et la date de la première publication, les dates des rééditions successives dans les magazines américains et français (chez nous dans « le Journal de Mickey », « Picsou Magazine », « Mickey Poche » ou en albums) ! On peut parler à juste titre de classique du 9ème art. Ce livre est divertissant, bourré d’informations. Les scénarios sont excellents même si le dessin est assez simple, les histoires sont moins irréels au contraire et ce sont les meilleurs où on suit leurs aventures dans le quotidien.
En tout cas, ce fut un des meilleurs tomes qui montre que les premiers sont toujours les meilleurs.

Note : 9,5/10

 

  • Album: 384 pages
  • Editeur : GLENAT (21 juin 2017)
  • Collection : LES GRANDS MAIT

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999, A l’aube de rien du tout – Tome 01 (7 juin 2017) de Claude Daubercies et Denis-Pierre Filippi

An 999, à l’aube de rien du tout. Trois enfants vivent près d’une abbaye. Il y a Sylvain qui est l’ami des arbres, Séretta dont on a tous été amoureux à 12 ans et enfin Titène, qui nage très bien et très longtemps sous l’eau, ce qui est normal, puisqu’ il a des ouïes à la place des oreilles. Mais lorsque ce dernier recueille un chat agonisant au bord de la rivière, le destin des trois orphelins bascule. Capable de communiquer avec eux par la pensée, Turolde, le félin philosophe, les conduira pour un voyage vers la liberté, à travers un Moyen Âge crasseux où les ecclésiastes constituent le pire danger pour une bande d’enfants vagabonds…

Chronique : Laissez-vous emporter par les aventures trépidantes de trois jeunes héros à la veille de l’an mille. Une longue route les mènera au-delà d’eux-mêmes après leur découverte de l’amour et de la beauté du monde, et de la folie des hommes. Le dessin de Marco Bianchini impose et le fantastique. Entre les deux, le respect par la population de la chose religieuse et le spectre de la sorcellerie sont comme des passerelles qui permettent au lecteur de glisser, dans le contexte, vers l’acceptation du côté fantastique du récit. Ce côté fantastique est introduit par certaines capacités qu’ont les enfants héros, notamment Titène qui se montre à l’aise comme personne sous l’eau. Mais c’est surtout Turolde, le chat philosophe aux pensées duquel on accède, qui donne son aura de fable au récit.

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Dans ce tome 1 nous sont présentés le décor et le contexte social. On y fait la connaissance des héros du récit, aussi, qui sont soumis d’entrée à quelques rudes épreuves. L’action est ensuite déclenchée par la découverte du trésor et par l’exil auquel ses découvreurs vont être forcés puis va prendre rapidement des airs de voyage initiatique puisqu’on a affaire à de jeunes gueux qui vont devoir se débrouiller tous seuls dans un monde relativement hostile dont ils n’ont pas les clés.

Note : 9/10

 

  • Album: 48 pages
  • Editeur : GLENAT (7 juin 2017)
  • Collection : Grafica

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Phonogram – Tome 01 : Ex Britannia (5 avril 2017) de Kieron Gillen et Jamie McKelvie

Cela fait dix ans que la déesse de la pop Britannia est morte. Dix ans que les méandres de cette affaire hantent les pensées du phonomancien David Kohl. Aujourd’hui, son esprit n’en peut plus. Il est proche de la rupture. Est-il seulement capable de découvrir la vérité tant qu’il lui reste un semblant de raison ? Suivez la quête trouble de ce sorcier du son dans une fable de dark fantasy moderne où la musique est magique, et où une chanson peut sauver votre vie… ou la détruire.

Chronique : Voici un ouvrage dense de de Kieron Gillen et Jamie McKelvie qui nous offre une histoire dont le personnage principal serait… la pop anglaise. Premier volume constitué de six épisodes dont les couvertures détournent des pochettes d’album de ce qu’on a appelé la britpop, les auteurs ont imaginé un fort tortueux et labyrinthique scénario autour de cette scène musicale en la resituant 10 ans plus tard. Les choses ont changé, les gens aussi, qu’est-ce qui en reste et qu’est-ce que ses fans sont devenus ? Comment vieillir en musique ? Devenons-nous nostalgiques de notre adolescence ou passons-nous à autre chose ? Un courant musical peut vous marquer à vie et, même, vous sauver la vie. La magie est constamment évoquée dans le livre en la personne d’un trentenaire phonomancien  chargé d’enquêter sur la mort de la déesse de la pop Britannia survenue… dix ans plus tôt.

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Les métaphores abondent, les symboles et la grande force de l’ouvrage, totalement ouvert, est de vous faire poser tout un tas de questions sur l’art en général et la culture pop/rock en particulier. Il y a également pas mal d’humour mais aussi de sombres questionnements. C’est un comics totalement atypique et hors-norme qui ne ressemble finalement à rien de connu. On peut éventuellement citer Chris Ware avec son Jimmy Corrigan mais  le sujet est précis et ultra-délimité. Voilà un album intéressant, différent et réussi. On pénètre dans une fable étrange et déjantée ourlée de philosophie. Beaucoup de questionnements naissent à sa lecture. Vicieux mais à lire pour ceux qu’aiment faire de grands plongeons dans l’inconnu on à hate de lire le Tome 02.

Note : 9,5/10

  • Broché: 192 pages
  • Editeur : GLENAT (5 avril 2017)

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