» Je vais vous raconter une histoire. La mienne. Sans distance. Sans intelligence. Sans artifice. Avec ma voix d’enfant, ma pensée d’enfant. Juste la vérité brute, telle que je l’ai vécue avant que le temps ne la magnifie. j’aimerais beaucoup revoir ce petit garçon que je n’ai pas vu depuis si longtemps. »
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Chronique : Le récit commence de manière aussi tragique que romanesque. Avec deux grands-pères en prison, dont un pour « avoir épousé plusieurs femmes en même temps », une grand-mère alcoolique, une mère tombée enceinte, par hasard, à l’âge de 16 ans et un père « amoureux toutes les cinq minutes », culturiste et violent, Luc Paul Maurice Besson n’est pas vraiment né sous une douce étoile. «La solitude est terrible pour un enfant, c’est une prison dangereuse. S’il ne se sent pas accepté dans ce monde, il en crée un autre et s’en va, au risque de ne jamais revenir. Mon monde à moi était constitué d’une murène, d’un poulpe et d’un galet», raconte le réalisateur dans une drôle d’image aquatique.
Enfant à fleur de peau entouré d’adultes peu brillants, Besson s’émancipe en jouant les filles de l’air. Son départ vers la capitale et ses premières incursions dans le milieu cinématographique révèle un jeune homme timide mais épris d’un sentiment d’absolu qui fait de chaque moment de sa carrière une question de vie ou de mort. La pause imposée par le service militaire n’y changera rien : l’existence de Besson battra désormais au rythme des images en mouvement. Avec sincérité et force de précisions, le réalisateur revient sur ses premiers projets (courts métrages, clips, ses premiers emplois d’assistant…), tandis que les détails apportés sur la réalisation du Dernier combat lui permet de souligner la complexité des rapports entre art et industrie. Les difficultés financières rencontrés par le film enclenchent chez Besson une prise de conscience à laquelle répond le succès de Subway, puis l’échec critique du Grand Bleu, production dont l’onirisme suave se rapporte directement aux souvenirs maritimes du cinéaste. Ces récits de tournage s’accompagnent de nombreuses rencontres. Maurice Pialat, Jean Reno, Michel Galabru, Daniel Toscan du Plantier, Isabelle Adjani, Warren Beatty, ou encore Sting se voient offrir de jolis portraits balisant chacun à leur manière le parcours d’un écorché vif qui n’a, semble-t-il, jamais cessé de panser ses blessures.
Une biographie honorable mais où on se demande si celle ci n’est pas idéalisé.
Note : 8/10
- Broché : 452 pages
- Editeur : XO (10 octobre 2019)
- Langue : Français
- ISBN-10 : 237448176X
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